Le droit à la déconnexion des communicants
⚠️ Alerte : la santé mentale des communicants est en danger ! Le rythme effréné dans la communication et l'influence doit nous pousser à agir et réagir pendant qu'il est encore temps.
Vous êtes plusieurs à nous avoir rejoint ces dernières semaines, je rappelle pour les nouveaux que ce carnet de bord est le prolongement de l’expérience du podcast INFLUENCE CORNER qui met à l’honneur les stratégies d’influence des marques. Retrouvez plus de 50 conversations déjà diffusées avec Leboncoin, Disneyland Paris, L’Oréal, Accor ou encore Snapchat.
Les sujets à aborder ne manquent pas dans l’influence, tout va très vite, en une semaine, nous avons eu droit à la tendance du deinfluencing, politique et influence, la loi sur le métier d’influenceur,
N’hésitez pas à me dire en commentaire si ce sont des sujet que vous voulez que j’aborde dans les prochaines news ou sur le podcast.
La santé mentale des communicants
J’ai eu envie de parler de qualité de vie au travail cette fois-ci car quand je vois ce rythme effréné je ne peux m'empêcher de penser à nous et aux personnes qui évoluent sur ce secteur. Comment font-ils pour gérer leur vie perso/pro ?
Les métiers de la communication et plus spécifiquement dans l’influence ont une caractéristique très particulière à mon sens : UNE ULTRA CONNEXION !
Que ce soit pour la veille sur les réseaux sociaux, la validation des previews, les événements RP auxquels on assiste pour le compte de nos clients/créateurs de contenu, nous sommes toujours un peu en train de travailler.
Je me demande parfois si une déconnexion est possible ? Vous y croyez, vous ? Est ce que vous cherchez vos emails par exemple pendant vos congés/vacances ?
D’un point de vue extérieur, cela peut paraître très plaisant pour notre entourage et personnes qui observent sur les réseaux sociaux notre rythme effréné même si parfois il y a beaucoup d'incompréhension sur ce que nous faisons réellement 😆.
On donne l'impression de vivre des choses extraordinaires. Je pense effectivement que c’est le cas ! Nous avons beaucoup de chance de faire un métier créatif ou les journées ne se ressemblent pas. Mais attention toutefois à la santé mentale des communicants!
Théoriquement, une loi existe, celle de El Khomri pour le droit à la déconnexion mais dans la pratique très dur à mettre en place comme je le dis plus haut, nos métiers sont liés aux réseaux sociaux et aux influenceurs dont le métier est d’être connectés H24, donc s’il faut valider une story envoyée pour publication le week end. Bah on le fait dans la plupart des cas.
En quoi consiste concrètement le droit à la déconnexion ?
La France a ainsi été le 1er pays à instaurer le droit à la déconnexion, qui protège le droit des salariés d’être injoignable en dehors de leur temps de travail. Depuis 2017, la loi El Khomri, ou loi Travail, oblige en effet les entreprises de plus de 50 salariés à entamer des négociations afin de conclure un accord collectif à ce sujet.
L’objectif de cette loi est garantir aux salariés qu’ils ne peuvent être sanctionnés par leur employeur s'ils ne sont pas connectés aux outils numériques durant leur temps libre, et ainsi favoriser l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée, tout en les protégeant d’éventuels abus de la part de leurs employeurs.
Cette loi concerne directement la qualité de vie au travail y compris des communicants. Et par communicant, j’entends tous les métiers du dirigeant d’agence au responsable communication/marketing d’une marque en passant par le chef de projet en CDI/ alternance ou stagiaire.
Faut-il révolutionner le modèle d’agence ?
Déjà il faudra distinguer un aspect très important : travailler chez l’annonceur et dans une agence impactera différemment le communicant. La pression ressentie en agence est plus forte c’est comme ça depuis la nuit des temps.
Historiquement le modèle d’agence est un modèle américain. Quand on mentionne ce mot vous pensez peut être à des grands lofts new-yorkais avec plein d’avantages pour se sentir bien au travail (flexibilité des horaires, salle de sport, équipements à la pointe de la technologie, des post-it partout dans les salles de réunions design et des snacking à volonté pour le quatre heure 😋).
Alors je vous arrête tout de suite, avant d’aller plus loin, il faut déconstruire ce stéréotype car même si on retrouve ces avantages en France, la perception du travail n’est pas la même, le droit du travail n’est pas le même. Donc comparons le comparable 🧐
D’autant plus, dans un monde du travail post covid, les RH vous le diront !
Je ne dis pas qu’il ne fait pas bon de vivre et travailler en agence (certaines y arrivent très bien) mais ces avantages là ont été réfléchis pour attirer des jeunes talents et développer la créativité des salariés. Ils ne permettent pas à mon sens de traiter le vrai problème : le stress !
Le sujet numéro UN auquel il faut s’attaquer dans ce modèle est la gestion du stress et ceci à tous les niveaux : dirigeant.e.s comme salarié.e.s.
Le rythme est très soutenu et les attentes clients exigeantes. On peut vite se retrouver submerger en cas de pic d’activité ou en sous effectif.
Nous ne pouvons pas être partout, tout le temps et ça il faut l’accepter et apprendre aux équipes à s’organiser et prioriser les sujets. Des formations en gestion du temps/stress sont les bienvenues dans ce cas.
=> Une politique RH est à mener pour mieux comprendre et anticiper les besoins humains.
Sujet numéro 2 : le management en agence, même si ce point peut aussi concerner les annonceurs, je dirai qu’il est exacerbé en agence car nous vivons sous tension. Un mauvais management peut être la cause d’une mauvaise gestion du stress à l’échelle d’une agence.
Quoi qu’il en soit, un mauvais management est très dangereux pour la santé mentale des communicants. Il n’y a qu’à faire un tour sur Balance Ton agency pour saisir l’importance du sujet. Sous couvert d'ambiance amicale et proche, des managers prennent vite leurs aises avec des demandes hors scopes. Et je suis sympa de ne pas détailler “hors scope” !
Est-ce mieux coté annonceur ?
Quand on travaille chez l’annonceur, la qualité de vie au travail s’apprécie différemment.
Les salariés : managers ou non sont en quelque sorte sur le même piédestal même si la concurrence entre les salariés peut être source de stress.
Le sentiment d’appartenance est plus fort, tous concourent “normalement” vers un objectif commun : faire rayonner la marque.
De plus, les communicants recherchent avant tout de la stabilité surtout après être passé par une agence. 😝
Par contre, là ou c’est différent avec le modèle agence, les communicants chez l’annonceur recherchent la reconnaissance de leur travail.
On le sait, dans certaines boîtes, l'intérêt de la communication n’est pas bien intégré/compris. Il devient donc difficile de négocier des budgets. Sans budget, très difficile de développer des dispositifs créatifs, innovants, authentiques.
Ce qui peut provoquer des baisses de motivations, des situations ou le salariés se sent délaissé, incompris. bonjour le BORED JOB. 😳
Enfin dans le cas où les budgets sont potables, il faut être en capacité de créer des choses innovantes. Et pour ça que la veille stratégique est très importante.
Participer à des conférences, rechercher des outils de monitoring, échanger avec ses pairs doivent être intégrés dans le temps de travail et les budgets comme les formations professionnelles.
Quelles solutions #QVT pour la communication ?
Les solutions pour améliorer la qualité de vie au travail côté agence :
Disclaimer : mes conseils ne sont que du bon sens, maintenant à vous de vous poser les bonnes questions pour savoir le réel besoin de votre entreprise. Des cabinets indépendants en QVT existent pour vous accompagner dans une démarche plus personnalisée.
Pour les agences, il faut positionner le curseur sur les méthodes de travail à la fois pour gagner en efficacité mais aussi pour améliorer la vie de tous au quotidien :
Des méthodes agiles existent et elles ont prouvé leur efficacité. Elles peuvent très bien s’adapter aux agences de communication.
Des outils de gestion et suivi de projet peuvent aussi aider à savoir et ajuster le temps nécessaire pour la réalisation d’un projet.
Utiliser le design thinking, toujours dans cette mouvance créative, pour déterminer les problématiques en équipe de votre agence (manager y compris) pour itérer sur le meilleur fonctionnement et environnement de travail.
Etre à l’écoute des équipes et constater les signes d’une baisse de motivation et/ou d’une mauvaise ambiance au travail (augmentation du nombre d’arrêt maladie, retard, erreur de projet)
Les solutions #QVT pour les marques :
Côté annonceur, il s’agit de mieux comprendre ses besoins humains et financiers pour déterminer des objectifs clairs afin de créer un espace de travail sain.
Auditer ses besoins en communication et en influence pour déterminer s’il n’est pas plus intelligent de se faire accompagner par une agence quand les équipes sont petites.
Monitorer vos résultats de campagne afin de montrer votre légitimité et négocier des budgets plus importants.
Choisir ses agences partenaires de façon responsable : faites vos recherches sur les pratiques et la réputation de vos agences partenaires. Cela engage aussi votre réputation en tant que marque que votre responsabilité sociétale.
Il est indispensable de ne pas alimenter indirectement les mauvaises pratiques de management qui ont lieu dans certaines agences. Pour ça, tenez-vous au courant et documentez-vous sur internet et à travers le bouche à oreille auprès de vos pairs. Vous avez le pouvoir de changer les choses. D’autant plus dans un contexte ou vos public-cibles privilégient des marques responsables.
En conclusion, la santé mentale des communicants doit être une priorité à tous les niveaux. Sans la santé, très peu de créativité donc moins de campagnes à impact.
Si parmi vous, des personnes veulent mettre en place une enquête sur la santé mentale des communicants pour pouvoir documenter tout ça. Je serai ravie de pouvoir participer à ce projet.
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A très vite,
Myriam